Modèles socio-économiques et création de valeur : éclairer les spécificités et apports associatifs

Cet atelier a abordé la question de l’adaptation des modèles de financement des associations suite à la baisse des aides des pouvoirs publics. Il s’est interrogé sur le calcul de la valeur d’une association et sur les moyens de se défaire des critères de valorisation imposés par le financeur. Ce qui découle de cet atelier est la démonstration des limites du modèle lucratif, qui sont elles-mêmes représentatives de la perte de légitimité de la domination des financeurs dans le milieu associatif. C’est donc ainsi qu’émerge le questionnement sur l’existence d’une spécificité des associations dans la création de valeur. Suivant cette logique, il convient donc de s’écarter de la vision des financeurs et de s’intéresser à leur mode d’action et au tissu social créé.

Parmi les nombreux rôles du milieu associatif, se trouvent ceux de faire changer les normes établies et de créer de la mobilisation citoyenne. De ce fait, afin d’être efficient, il est dans leur intérêt de coopérer. Le mot ‘coopération’ n’est pas forcément synonyme de ‘collaboration’, mais plutôt de la capacité à se projeter ensemble à travers une vision politique permettant de faire ressortir une dynamique sociale. La force de la coopération réside donc dans le changement de paradigme qu’elle produit puisque dans cette optique, il y a plus d’échanges et ainsi, plus de création de valeur. On passe donc d’une logique d’attribution de la valeur à une logique de distribution et de partage.

S’interroger sur le modèle socio-économique équivaut à s’interroger sur le sens du mot ‘valeur’. En d’autres termes, comment on passe de la “valeur résultat” à la “valeur processus”, qui considère le processus et l’apprentissage comme des forces. Il faudrait ainsi penser la valeur comme étant une identité représentative de qui nous sommes et de ce qui nous anime plutôt que comme une mesure d’efficacité. Les échanges lors de cet atelier ont aussi souligné l’importance de l’apprentissage commun. De tous ces éléments découle la nécessité de penser en chaîne de valeurs au sein de laquelle chacun participe et reçoit.

La conclusion de cet atelier porte avant tout sur la spécificité associative en termes d’innovation sociale et sociétale, et le frein à la liberté associative que peuvent parfois constituer les mécanismes de financement classiques tels que les appels à projet. Il faut donc chercher à s’éloigner des injonctions à l’impact afin de se diriger vers de nouveaux modèles socio-économiques permettant la multiplication des types de valeurs et la possibilité d’avoir accès à l’ensemble des innovations produites par le fait associatif.

GG

Intervenants et modérateur :

Yannick Blanc

Yannick Blanc

Président de l'Institut français du Monde associatif (modérateur)

Elena Lasida

Elena Lasida

Docteure en Sciences Sociales et Economiques et Présidente du Groupe de recherche-action sur l'évaluation de l'utilité sociale, Institut Catholique de Paris

Olivier Palluault

Olivier Palluault

Dirigeant, Ellyx

Caroline Germain

Caroline Germain

Trésorière de l'Institut français du Monde Associatif

Institut français du Monde associatif

94 rue Servient 69003 Lyon

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