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Discours et médias associatifs dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : quelle contribution à la production d’un imaginaire de territoire ?

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Appel à projets : quelle contribution des associations aux territoires ?

Dates du projet : Juillet 2024- juillet 2026

Mots clés : Territoire – Imaginaire territorial- Transition territoriale – Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais – Médias associatifs

Complémentairement à des recherches déjà engagées visant à étudier les discours médiatique et institutionnel à propos du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et ainsi à cerner les représentations du territoire qui s’en dégagent, il s’agit d’étudier la manière dont le discours d’associations, en même temps qu’il participe du débat public, contribue également à entretenir et produire des représentations de ce territoire et, ainsi, à en façonner un « imaginaire territorial ». Il s’agit de la sorte d’explorer comment le Bassin minier est présenté et identifié comme tenant d’une histoire propre à un espace géographique circonscrit et à un patrimoine spécifique tout autant qu’il est situé comme territoire en tension entre vulnérabilité et transition. L’objectif est entre autres d’étudier comment, à l’épreuve de l’action publique, par le discours qu’elles tiennent sur leurs actions et leurs projets, ces associations entretiennent une vision en tension entre une conception institutionnalisée du territoire et une approche par le « territoire vécu ». La recherche sera attentive à identifier comment ce discours se décline de manière différenciée selon les différents types d’associations et selon leurs objet, secteur, lieu d’implantation et échelle d’intervention.

Quel apport du projet au monde associatif et à ses partenaires ?

Au cours de la recherche, les associations parties prenantes et les chercheur.se.s échangeront autour du sujet, des enjeux et des méthodes de recherche, constituant en soi une première étape d’appropriation des connaissances produites. Ces rencontres permettront de constituer un réseau relais au sein du milieu associatif régional conduisant à une appropriation non seulement des résultats de la recherche achevée, mais aussi, avant cela, de la recherche en train de se faire.

A court terme, cette recherche entend ainsi contribuer à sensibiliser et outiller les associations pour une meilleure compréhension et reconnaissance de leur contribution à l’imaginaire territorial et donc à la fabrique du territoire Bassin minier. Elle ouvre également un espace inédit de dialogue entre associations et pouvoirs publics locaux, en portant un regard nouveau sur le territoire et les termes employés pour le décrire.

De manière plus spécifique, le travail autour de la typologie des associations permettra d’analyser les relations entre les associations, selon leur type et leur objet d’intervention, et les pouvoirs publics du territoire et d’en dégager une réflexion collective utile à la compréhension des enjeux d’existence, de pérennité et de liberté associative du territoire. Partagées et appropriées, ces connaissances permettront aux associations de renforcer leur plaidoyer, négociation et structuration.

A moyen terme, inscrite dans le paysage plus large d’autres recherches sur les territoires vulnérables, cette recherche permettrait de compléter le champ des connaissances sur les anciens bassins miniers en France, avec la possibilité de les faire dialoguer.

Innovation pour la connaissance

Avec une approche SHS, en l’occurrence par une analyse du discours associatif et une enquête de terrain, il s’agit d’étudier comment les associations parlent de ce territoire à travers les discours relatifs, par exemple, aux politiques d’aménagement et de développement du territoire, de culture, de tourisme tout autant que de santé et de sport. Ce faisant, il s’agit d’étudier comment de tels discours font état des défis sociétaux et environnementaux dans ce territoire et des pratiques sociales et du quotidien qu’ils appellent dans différents domaines : lutte contre le dérèglement climatique, transition énergétique, décarbonation, dépollution, construction et habitat, mobilité, pratiques agricoles, biodiversité, économie circulaire… La recherche portera également l’attention sur la manière dont sont évoqués les risques (sanitaires, environnementaux, socio-politiques).

En réponse aux angles morts pointés lors d’une matinée de présentation et d’échanges organisée par l’IFMA le 9 novembre 2023, le projet de recherche proposé s’entend ainsi avec la perspective de procéder à un « pas de côté » par rapport aux problématiques couramment traitées à propos des associations, en l’occurrence en étudiant comment elles contribuent à la fabrique d’un territoire donné. De manière plus précise, sur la base d’une approche communicationnelle du concept de territoire, c’est-à-dire en considérant le territoire, par-delà son assise institutionnelle, dans son fondement discursif, sa dimension sensible et affective et dans sa portée symbolique, l’enjeu est en effet d’étudier comment, en quoi et dans quelle mesure les associations contribuent à créer/façonner/entretenir un « lien territorial ». À travers cette notion, il s’agit d’entendre que, par-delà un lien social, est en jeu un lien socio-spatial, un lien par lequel se devine un périmètre territorial constituant un repère de sens et un repère d’attachement à un espace ou à un ensemble de lieux que subsume une entité territoriale bien définie. Un lien qui s’entend tant à l’aune de repères historiques, patrimoniaux et mémoriels qu’à l’aune de nouveaux repères par lequel le territoire est identifié comme étant en transition. Une autre facette de l’apport du projet réside dans l’étude de cette contribution selon les objets, secteurs et échelles d’intervention des associations.