Projet lauréat

 

Conditions, organisations et relations de travail dans les structures de l’économie sociale et solidaire

Accueil 9 Les lauréats de l’Institut 9 Conditions sociales de possibilités : d’une construction de la politique de la ville par le partenariat associatif
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Appel à projets : Univ’Asso

Dates du projet : juillet 2022 – décembre 2024

Mots clés : Conflits d’usage – Coopération associative – Innovation sociale – Participation – Politique de la ville

Dans une perspective de recherche-action, ce projet avait pour objectif d’étudier les conditions d’émergence d’un nouveau lieu associatif coopératif et d’analyser les dynamiques qui se mettent en place autour de cette création ainsi que les contraintes qui pèsent sur elle.

Lors du lancement du projet, il n’y avait qu’un bâtiment à réhabiliter et une idée assez abstraite d’un pôle associatif devant à la fois répondre aux objectifs de la politique de la ville pour le quartier d’implantation et à la volonté du service Vie associative de la ville d’Amiens de créer de nouvelles synergies entre acteurs hétérogènes. Avançant dans le temps, le projet a gagné en réalité par la mise en place d’un comité de pilotage puis d’un règlement fixant, notamment, des objectifs et des valeurs conservant un haut niveau d’abstraction : vivre et faire ensemble, créer du lien social, de la solidarité, de l’équité territoriale…Ces différents énoncés ne pouvaient qu’emporter l’adhésion des acteurs en tant que promesses à portée universelle.

Les entretiens réalisés auprès des premières parties prenantes ont révélé que derrière ces énoncés dans lesquels tous les acteurs se reconnaissaient, cohabitaient différentes représentations de ce que devait devenir le pôle associatif et de place que chaque entité y occuperait. Autrement dit, les promesses à portée universelle s’assortissaient de promesses d’ordre plus particulier liées à l’activité de ces différents acteurs. Avec l’ouverture du lieu et l’élargissement à de nouveaux acteurs, cet ensemble de promesses d’ordre particulier (tout en pouvant avoir, pour chacune, une portée universelle – le lien social, l’art, la solidarité…- mais non commune) s’est élargi et des conflits d’usage des lieux et du temps sont apparus. Cette nouvelle situation a ainsi rendu encore plus complexe que cela ne l’était déjà la production d’une vision et de pratiques communes.

La recherche a donc consisté à mettre au jour les conditions sociales de possibilité et d’impossibilité de cohabitation et de coopération entre acteurs hétérogènes ne partageant pas les mêmes intérêts, attentes, objectifs, etc.

Quel apport du projet au monde associatif et à ses partenaires ?

La recherche a montré que l’animation d’une coopération inter-associative doit tenir compte des spécificités de chacune des associations et des inégalités entre elles en termes de sources de légitimité, de ressources économiques et sociales (différence de secteur, différence de statut entre associations employeuses ou associations bénévoles etc.) et de plus ou moins grande proximité avec les acteurs publics. Cela conditionne le fait que leurs relations soient plutôt basées sur des intérêts communs éphémères ou durables, soit sur des affinités de valeurs et de manières de faire communes, soit sur les deux à la fois lorsque. L’animation d’un tel projet et la coordination de l’ensemble des acteurs doivent prendre en compte qu’au sein de leurs relations se jouent des enjeux de légitimité et de reconnaissance à au moins deux niveaux : entre associations ainsi qu’entre ces dernières et les acteurs publics.

Innovation pour la connaissance

La reconnaissance institutionnelle et la reconnaissance entre toutes les associations est un apprentissage long et complexe d’autant que les associations, en plus d’être hétérogènes, ne se connaissent pas. En effet, une reconnaissance pleine réside dans le fait de bien se connaître, puis dans une double reconnaissance des partenaires. C’est sur cette base que peuvent se définir des objectifs à atteindre en commun et que s’obtiennent une communication confiante, une interconnaissance par des catégories de pensées et d’actions partagées. L’apprentissage de la coopération est rendu long par ce facteur sociologique d’absence d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance renforcée par des clivages entre acteurs bénévoles et salariés sous-tendus par des inégalités de ressources, de prestige et d’attentes.

Présentation de l’équipe

Rémy Caveng

Rémy Caveng

Professeur de Sociologie, Centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique (Curapp-ESS, UMR 7319, CNRS-UPJV)

Charlotte Vasseur

Charlotte Vasseur

Stagiaire M2 Sociologie UPJV, 2023-2024, Curapp-ESS

Envie d’aller plus loin ? Retrouvez les valorisations issues de la recherche

Rapport scientifique

Lire le rapport ici.

Communication

Rémy Caveng, Nahélou Binard-Laurent, « Une recherche « « participative » sans participants », Colloque international Ethnographie et recherches participatives, Université Lyon 2, 17-19 janvier 2024.

Communication

Rémy Caveng, « La vie associative au service du dynamisme territorial », Rencontres annuelles de la vie associative, Amiens, 16 novembre 2024.

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