Projet lauréat

L’identité organisationnelle des associations du spectacle vivant

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Appel à projets : recherche sur le fait associatif

Dates du projet : janvier 2020 – décembre 2020

Mots clés : identité, spectacle vivant, culture

Comment artistes et bénévoles construisent et font évoluer l’identité de l’association ?

La France compte plus de 20 000 structures qui ont pour activité principale l’organisation de spectacles : compagnies artistiques, festivals, lieux de représentation. Plus de 80% d’entre elles sont des associations. Cette recherche consiste à comprendre comment artistes et bénévoles construisent et font évoluer l’identité de l’association : comment proposer des projets différents, se renouveler, tout en restant soi-même ? Ce projet a des applications concrètes pour les associations, car faciliter la prise de conscience de son identité leur permet de mieux gérer son image.

L’identité organisationnelle : une notion clé pour les associations du spectacle vivant

L’identité organisationnelle répond à la question « Qui sommes-nous ? » en tant qu’organisation. Lorsque plusieurs réponses cohabitent au sein de la structure, l’identité devient ambiguë. Elle est alors retravaillée et renégociée : c’est le travail identitaire. Le travail identitaire, porte à la fois sur les croyances des membres de l’organisation mais également sur leurs relations aux autres et sur leurs comportements.

Comprendre comment comportements, relations et croyances s’articulent permet aux associations du spectacle vivant d’évoluer sans perdre leur identité.

Comment se construit l’identité organisationnelle ?

L’identité organisationnelle se construit lors de la réalisation des spectacles mais également en dehors. Des événements tels que l’assemblée générale annuelle, la rédaction du programme de saison ou le dîner des bénévoles contribuent significativement au maintien d’une continuité identitaire.

Des relations de natures différentes qui influent sur le travail identitaire

Quatre coalitions d’acteurs se structurent autour de préoccupations différentes, agissent selon des temporalités distinctes et ont un rapport à l’autre différent.

La coalition des artistes se structure autour du projet artistique. Sa temporalité est celle de la durée planifiée de la création du spectacle et elle soigne ses apparences et son rapport aux autres, les temps de représentation présentant de forts enjeux de carrière.

Les dirigeants bénévoles se concentrent sur le projet associatif, dans le temps long. Leur contribution passe avant tout par l’animation de la vie associative et la création de moments d’échange et de convivialité.

Les bénévoles occasionnels qui interviennent en marge de leur activité professionnelle habituelle sont centrés sur le fonctionnement opérationnel. Ils concourent à donner une image professionnelle de l’association, leur engagement constituant souvent un moyen de se rendre utile mais aussi de développer des compétences et un réseau professionnel.

Les bénévoles occasionnels retraités sont davantage centrés sur une logique d’animation du territoire (préparation de la salle de spectacle, tenue de la buvette par exemple).

L’évolution des rapports entre les coalitions d’acteurs permet de comprendre les dynamiques du travail identitaire. De fortes tensions peuvent survenir dans la vie des associations, chamboulant l’organisation et ses acteurs. Dans ces périodes de changement et de tension, les associations envisagent un certain nombre de possibilités, les testent, puis décident si elles intègrent ces expériences dans leurs croyances identitaires ou pas.  

Par ailleurs, les périodes de représentation et les périodes entre les représentations jouent des rôles distincts dans le travail identitaire.

Evolution de l’identité et prise de conscience

L’évolution de l’identité ne se fait pas de manière consciente et la prise de conscience des acteurs, par exemple lorsque la chercheuse présente ses travaux aux associations, peut parfois être déroutante pour eux. Mettre des mots sur l’évolution du sens des croyances permet de mieux comprendre les points de divergence entre acteurs et les fondements de ceux-ci, par exemple pourquoi certains souhaitaient faire évoluer l’organisation et d’autres pas.

Une fois cette prise de conscience opérée, la question est de savoir s’il faut intervenir ou pas, pour aligner la communication de l’association avec ce qu’elle est devenue.

Croyances identitaires et tensions

Le travail sur les croyances identitaires permet de mettre au jour comment l’association évolue et quelles sont les tensions générées par ces évolutions. Au premier-abord les tensions sont souvent décrites par les acteurs comme interpersonnelles, alors qu’elles relèvent plutôt de perceptions différentes de la situation en cours. Le travail sur les différents temps de la structure (épisode organisationnel, inter-organisationnel et dormance) permet également d’expliquer l’origine de certaines tensions récurrentes dans les structures associatives, entre salariés et bénévoles notamment. Les salariés, dans nos cas des artistes, sont au cœur de l’activité de l’organisation, mais l’identité même de celle-ci est façonnée par des bénévoles qui œuvrent en amont et en aval des concerts, avec des préoccupations, des objectifs et des ambitions qui parfois divergent de ceux des artistes. Une meilleure compréhension de ces divergences permet de proposer des réponses adaptées.

Présentation de l’équipe

Stéphanie Havet-Laurent

Stéphanie Havet-Laurent

Doctorante, Laboratoire Magellan, IAE de Lyon, Université Lyon 3

Envie d’aller plus loin ? Retrouvez les valorisations issues de la recherche

Article

Le spectacle vivant : un secteur atteint dans son identité, Stéphanie Havet-Laurent, JurisAssociations, p. 30 (2021)

Communication dans un colloque

Le travail identitaire des organisations intermittentes : une perspective relationnelle, Stéphanie Havet-Laurent, XXXème conférence annuelle de l’AIMS (2021)

Article

A quoi servent les bénévoles ? Bénévolat et identité des associations du spectacle, Stéphanie Havet-Laurent, Camille de Bovis, Culture & économie sociale et solidaire (2019)

Communication dans un colloque

Communication dans un colloque

Les pratiques de GRH dans les organisations temporaires : quelles spécificités ?, Stéphanie Havet-Laurent, 30ème congrès de l’AGRH (2020)

Communication dans un colloque

Les pratiques centrales de GRH dans les organisations intermittentes : le rôle central des périodes de dormance,  Stéphanie Havet-Laurent, 31ème congrès de l’AGRH (2021). Lien ici.

Article

Les bénévoles, mémoire vive des festivals, Stéphanie Havet-Laurent, Vincent Calaun, La tribune de la Fonda, n°256 (2022)

Communication dans un colloque

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