écrire l’histoire du monde associatif

L’hypothèse a été émise que cette faible connaissance ait été induite par la grande parcellisation du monde associatif, et également par l’absence de structure nationale qui le représente jusqu’aux années 1970. 

Le groupe de travail a abouti à l’identification de plusieurs besoins de connaissance auxquels la recherche et les acteurs de la connaissance et de la conservation du patrimoine devront répondre à l’avenir.

1. La concurrence et la coopération entre les différentes formes statutaires. Les chercheurs ont constaté l’existence d’un intérêt, voire d’une urgence, à approfondir cette question vis-à-vis de ce qui se passe aujourd’hui et à l’égard de l’histoire pour mettre en perspective les évolutions dans un contexte historique.
2. L’histoire des collectifs citoyens, des « petites » associations et de la mobilisation citoyenne. Selon les constats du groupe, ces collectifs et petites associations n’ont pas les moyens de réaliser des études sur leur histoire. Pour y pallier, ils ont proposé la réalisation d’un travail de collecte des récits de vie. Cette entrée peut également permettre d’aborder l’histoire des conditions d’accès à la vie associative des personnes.
3. La dimension internationale. Les chercheurs ont recommandé une mise en perspective européenne et au-delà pour mieux comprendre notamment les co-influences croisées au niveau international.
4. Dans l’histoire des associations, la relation avec les pouvoirs publics a été déterminante et s’est construite au fil du temps sous différentes formes, allant du mépris à la reconnaissance en passant par la collaboration. Selon les époques, cette relation s’est articulée de différentes manières, notamment à travers des lois telles que la loi Le Chapelier, la loi de 1901 ou encore la loi de 2014 relative à l’Economie Sociale et Solidaire. Des lois sectorielles ont également façonné cette relation, et certaines associations ont évolué vers des rôles de prestataires tandis que d’autres se sont plutôt inscrites dans des rôles protestataires. De grands débats de société ont influencé la position des pouvoirs publics vis-à-vis des associations, ainsi que leur institutionnalisation et leur développement. Comprendre l’évolution de ces différents positionnements par rapport aux pouvoirs publics est un sujet qui méritera d’être approfondi.
5. Il sera également important de prendre en compte les différentes échelles territoriales, car les territoires ont été des facteurs de construction et de développement des associations. Au cours de l’histoire, de nombreux réseaux associatifs se sont structurés à partir d’initiatives et d’histoires locales qui n’ont pas encore été documentées.
6. Le groupe a également fait le constat des difficultés à produire de la connaissance liées à l’inexistence d’archives complètes des petites organisations. Il a proposé une approche méthodologique qui permettrait de répertorier l’existant et de creuser deux pistes : la mobilisation des archives comme matériaux à exploiter et comme lieux de réflexion et l’étude de l’histoire sociale des syndicats comme source d’inspiration.