Projet lauréat

Vulnérabilité et association en milieu confiné

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Appel à projets : recherche sur le fait associatif

Dates du projet : 2019

Mots clés : vulnérabilité

Il existe en France des lieux de vie (les EHPAD, les hôpitaux psychiatriques, les prisons ou encore les centres de rétention administrative) dans lesquels s’engager dans une association ou pouvoir en créer une est difficile, voire impossible. Pour ces citoyens enfermés, le fait associatif est avant tout proposé par l’institution qui les prend en charge, souvent en partenariat avec des structures bénévoles qui se déplacent entre les murs.

Ce projet de recherche visait à penser les difficultés d’ancrage du fait associatif au sein des milieux contraints, autres que celles rencontrées par des interventions extérieures à son encontre. Il avait pour objectif de décrire en quoi le phénomène social associatif, dans de tels espaces de contraintes, amène à reconsidérer l’autonomie sociale et les droits des personnes confinées et vulnérables vis-à-vis des institutions chargées de les y maintenir. C’est alors la vulnérabilité exprimée sous différentes formes qui est interrogée au regard du fait associatif : celle du public enfermé, mais aussi celle des institutions qui peinent à s’adapter à cette demande d’autonomie et de citoyenneté.

Ce projet, initié par Bernard Petitgas, n’a malheureusement pas pu aboutir, Bernard étant décédé en juin 2022, durant cette recherche. Ce sujet était cher à Bernard, qui avait lui-même préparé et soutenu son doctorat de sociologie en prison, et avait consacré ses travaux sur le milieu carcéral et l’importance du lien social en détention. Cette recherche visait à prolonger les travaux menés durant sa thèse, intitulée « Engagement relationnel et bénévolat en milieu carcéral : du don et de la reconnaissance en institution totalisante ». Bernard avait notamment piloté avec l’Institut aux côtés de Laëtitia Lethielleux un séminaire pendant la crise sanitaire de Covid-19, interrogeant les logiques d’action associative lorsque le fait associatif se trouvait lui-même en situation de confinement. Ces travaux sont accessibles à ce lien.

Nous regrettons que ces travaux importants n’aient pu aboutir et restons à l’écoute des envies et propositions de celles et ceux qui souhaiteraient les prolonger.

Vous trouverez ci-dessous quelques publications de Bernard.

Ce qui se donne en prison. Relations et socialisations en institution totalisant, Revue du MAUSS 2016/1 (n° 47)
L’engagement relationnel et bénévolat en milieu carcéral. Du don et de la reconnaissance en institution totalisante. Thèse de doctorat en sociologie sous la direction du professeur Philippe Chanial, Laboratoire CERReV, Centre d’Étude et de Recherche sur les Ris-ques et les Vulnérabilités, Département de sociologie, Université de Caen, Basse-Normandie, juin 2017, 538 pp.