DE NOUVELLES APPROCHES POUR ÉVALUER L’ACTION DES ASSOCIATIONS ET ANALYSER LEURS MODÈLES SOCIO-ÉCONOMIQUES

Présentation de la recherche « Les MSE  des tiers-lieux associatifs et leur encastrement socio-politique : études de cas en région Hauts-de-France et Grand Est »

La perception générale des tiers-lieux est souvent celle d’un espace de coworking, d’un fablab, ou plus largement d’un espace de convivialité.  Or, les données statistiques font état de 2500 tiers-lieux en 2021 et 3500 tiers-lieux en 2022 en France dont près des deux tiers sont gérés par des structures associatives. Quelle est la spécificité des MSE des tiers-lieux associatifs par rapport au concept de Socio Business Models ?

Pour comprendre cette spécificité, les deux chercheurs ont souhaité creuser dans le détail les dynamiques socio-économiques et sociopolitiques des tiers-lieux associatifs. Ils se sont pour cela intéressés aux projets associatifs des tiers-lieux, à leurs modèles socio-économiques en regardant la question centrale du foncier, la diversité de leurs ressources (financières, richesses humaines) ainsi que leurs dynamiques de coopération. Ils se sont également intéressés à leur fonction sociale à travers la façon dont ils ont impliqué les habitants dans leur projet.  Ils se sont aussi questionnés par rapport à l’encastrement politique au travers des modes de gouvernance des tiers-lieux. Il leur semblait en effet important de connecter l’aspect politique à l’aspect économique et d’interroger les liens et dépendances entre l’économie des tiers-lieux et leur inscription dans les politiques publiques. Il se sont enfin demandé comment les tiers-lieux s’inscrivaient dans les débats de société et comment ils s’articulaient notamment avec les mouvements sociaux. 

Pour Amélie Bunle, cette recherche permet de mieux comprendre ce que font et comment s’organisent les autres tiers-lieux et de situer stratégiquement son propre projet associatif par rapport aux tendances observées.

Présentation de la recherche « L’évaluation de l’utilité sociale des associations dans une approche socio-anthropologique : enjeux méthodologiques, apports pour les associations et contribution à la transformation sociale »

A partir de notions telles que la beauté ou encore la confiance en soi, qui sont au cœur de son action, l’association a alors réaffirmé son projet autour de la contribution à réduire la « fracture esthétique », notion rarement évoquée parmi les fractures sociales alors même qu’elle est un levier d’action sur l’estime de soi et la dignité des personnes. A travers cette recherche, la réflexion sur l’utilité sociale a permis de mieux rendre compte de l’identité de la structure et de la spécificité de sa contribution à la société. L’association Joséphine a pu ainsi afficher comme centrale au sein du projet la place de la beauté, comme vecteur de reconstruction des femmes qu’elle accompagne. Dans un dernier temps, la recherche a répondu aux besoins de la mesure d’impact à travers des indicateurs mis en place pour rendre compte de la valeur créée.

Après 18 mois de travail, Nadège Moniez et Elena Lasida soulignent le fait que cette démarche a permis de redynamiser et de donner un nouvel élan à l’association Joséphine. La forte valeur de l’association pour les femmes qui y sont accueillies, qui était jusqu’ici perçue intuitivement, a pu être formalisée, ce qui a renforcé le sens partagé et le potentiel fédérateur du projet de l’association avec l’ensemble de ses parties prenantes. Outre un sentiment d’appartenance renforcé, le rapport d’utilité sociale et d’impact a été une boussole puisqu’il a aussi permis à l’association de comprendre ses lacunes précédentes, de chiffrer ses actions et attentes et ainsi créer de nouveaux programmes dans une volonté d’aller plus loin.