éducation populaire et démocratie d’interpellation : les associations entre contraintes et indépendance 

Présentation de la recherche « Démocratie d’interpellation et financements associatifs : Enquête sur les subventions aux associations dans la ville de Roubaix »

Cet atelier était présenté par Julien Talpin et Adrien Roux.

Le questionnement initial a été d’abord d’analyser les entraves aux libertés associatives. Un travail d’observation a été mis en place afin d’identifier les différentes formes de répression tout en faisant un focus sur celles relatives aux financements.

Grâce à l’observatoire des libertés associatives, les chercheurs ont pu avoir accès à des études de cas retraçant les antécédents dans ce domaine. La volonté n’a pas été d’observer les coupes de subvention mais plutôt de comprendre les motivations de la répartition du financement municipal et des écarts de financement entre les différents acteurs associatifs. 

De plus, les chercheurs ont analysé l’évolution des financements dans le temps à l’occassion d’un changement d’un mandat de la municipalité en 2014. Ils ont cherché à analyser les impacts sur les associations, ainsi que la place du clientélisme associatif dans le fonctionnement ordinaire de la vie associative.

Parmi les 1800 associations situées dans la ville de Roubaix, 350 d’entre elles sont financées annuellement par la Mairie. Les chercheurs ont ciblé des associations de taille moyenne, structures employeuses sujettes à des variations de budgets.

Les chercheurs ont donc utilisé une méthodologie mixte, quantitative et qualitative, centrée sur le financement associatif de la ville de Roubaix. Ils justifient le choix de ce terrain par leur bonne connaissance du milieu associatif et institutionnel local. En effet, cette connaissance s’est créée grâce à des recherches conduites sur la participation citoyenne dans cette ville depuis près de 10 ans qui permettent d’offrir des éléments de contextualisation des données recueillies.

Les resultats de la recherche ont montré une grande stabilité des financements malgré la baisse du budget municipal qui a eu lieu après 2014. Ils ont observé que 100 associations ont subi une variation de budget inférieure à 30% suite à une décision de la municipalité.  10 associations ont par ailleurs été sanctionnées à la suite de critiques émises au sujet de la municipalité. C’est le cas d’un restaurant solidaire de la ville, qu’après s’être engagé dans le mouvement des Gilets Jaunes, a vu son budget coupé drastiquement et a frôlé la fermeture. Suite à un changement de gouvernance et à l’arrêt de son engagement politique, l’association a pu finalement sortir d’une situation de crise.

La recherche a mis à jour que de plus en plus d’associations se mettent à distance des débats politiques publics. Il a été impossible dans certains cas d’expliquer les augmentations budgétaires. Les chercheurs ont plusieurs hypothèses pour faciliter les futures enquêtes. Il s’agirait de plaidoyer pour l’obtention de ces données, normalement publiques. Cela pourrait être atteint avec un lobbying pour l’ « open data ». Cependant, la plupart des municipalités sont réticentes à cette idée, ne voyant pas d’intérêt à cette transparence.

Face à l’impossibilité d’expliquer certaines augmentations de subventions et pour faciliter de futures enquêtes, les chercheurs pronent un accès plus large aux données concernant les finacements publiques associatif. Bien que normalement publiques, ces données sont aujourd’hui pas accessibles. Un plaidoyer pour « l’open data » est à conduire pour une transparence des politiques de subventions publiques.

GG

Intervenants et modérateur :

Julien Taplin

Julien Taplin

Docteur en science politique et chargé de recherche au CNRS, Université de Lille

Adrien Roux

Adrien Roux

Formateur à l'institut Alinsky

Hubert Pénicaud

Hubert Pénicaud

Responsable participation et démocratie interne de la Croix-Rouge Française (modérateur)

Institut français du Monde associatif

1 Rue Dr Fleury Pierre Papillon, 69100 Villeurbanne

Suivez-nous sur les réseaux sociaux